Pas d’espEces sans espAces ! Oui à la biodiversité

Une chercheuse de l’EPFZ estime que notre pays peut très bien accueillir 16 millions d’habitants, soit bien plus que les 9 millions de citoyens actuels, moyennant des «zones de voisinage 10 minutes» comme à Genève. Selon elle, la qualité de vie ne serait pas affectée. La chercheuse prend comme exemple de « zones 10 minutes » réussie la rue Dancet ! C’est le quartier le plus dense de Suisse avec 21’000 habitants et 10’000 travailleurs. En affirmant que population de la Suisse peut doubler, cette chercheuse ne prend en compte que la capacité d’entassement des humains. Les études économiques oublient trop souvent l’écologie. Pas d’espèces sans espaces, est pourtant une évidence biologique et une nécessité fondamentale pour tous les êtres vivants de cette planète, y compris la nôtre.

Nos besoins vitaux ne s’arrêtent, et de loin pas, aux besoins de logements, d’emplois, de mobilités ou de commerces de proximité. Toutes ces nécessités requièrent des produits qui ne « poussent » pas à la rue Dancet mais proviennent d’ailleurs. Notre pays ne nourrit que la moitié de ses habitants (à Genève moins de vingt pourcent). Les cultures vivrières ont besoin non seulement d’espace mais aussi des auxiliaires naturels qui assurent la pollinisation, la protection des cultures et la fertilité des sols.  Au-delà des minerais et matériaux de construction, notre espèce consomme aussi de plus en plus d’espaces pour son bien-être. Les data centers dévorent non seulement une énergie phénoménale mais aussi de l’espace qui n’est pas que numérique mais bel et bien physique ! De la réalité virtuelle des écrans omniprésents à celle bien réelle de nos escapades proches ou lointaines, toutes nos activités de loisirs consomment des ressources naturelles et donc des espaces qui ne sont pas infinis.

L’initiative pour la biodiversité sur laquelle nous aurons à nous prononcer le 22 septembre demande justement de préserver des espaces suffisants pour les êtres vivants, ces espaces sont vitaux y compris pour nous, directement ou indirectement. Contrairement à ce qu’affirment ses opposants, l’initiative n’avance, à raison, aucun pourcentage. Si avec la quantité d’espace aujourd’hui préservé, en ville ou en campagne, le résultat n’est pas au rendez-vous, et c’est le cas en Suisse (un tiers de toutes les espèces animales et végétales de Suisse sont éteintes ou menacées et la moitié des milieux naturels sont en danger.), alors il est urgent d’en préserver davantage pour assurer notre survie grâce à la biodiversité. L’initiative nous en donne l’occasion en votant OUI.

Lien sur l’initiative

Lien sur l’article paru dans la Tribune de Genève du 29 juillet 2024

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