Mark Muller fait de la politique, et au diable les grenouilles

Le maintien des couloirs de migration de la faune sauvage est un des grands défis qui attendent l’aménagement concerté du territoire de l’agglomération genevoise.  En effet, la fragmentation du territoire due à l’urbanisation croissante de notre région menace plus que jamais ces corridors de déplacement entre lieux de vie, de reproduction ou de nourrissage. Il en va de la survie des espèces sauvages terrestres et aquatiques.  Grande et petite  faune peinent de plus en plus à se déplacer et même à vivre en toute sécurité (et elles ne sont pas les seules…). Au retour des beaux jours, c’est le massacre : crapauds, grenouilles et hérissons se font écraser par milliers sur nos routes, faons et lapereaux sont débusqués par les chiens non tenus en laisse, oisillons et lézards croqués par nos chats. Pas un endroit de tranquillité pour fonder une famille ou se reposer tout simplement. Si la sève du printemps nous démange, nous fait tourner la tête, d’autres la perdent carrément.

Mark Muller, notre conseiller d’Etat en charge de l’aménagement du territoire et des constructions fait de la politique. Pas celle d’une autorité compétente et respectueuse des lois qu’il est censé incarner. Non, celle qui, fait fi du bon usage des deniers publics, qui se fiche des préavis de services responsables, et qui passe par-dessus sa propre police des constructions. En autorisant au mépris de la loi, l’installation de Canidos (parkings, bruits et lumières nocturnes compris) à Sauverny, en pleine zone agricole, sur un corridor biologique d’importance nationale, pile poil à côté de la réserve naturelle, Mark Muller ne se fiche pas seulement des grenouilles et autres pauvres bêtes. Il se fiche aussi des citoyens qui respectent les procédures, des agriculteurs qui n’utilisent pas n’importe comment la zone agricole, des éducateurs canins qui dans leur immense majorité parviennent sans problème à exercer leur métier sans enfreindre la loi. Se faisant, il perd toute crédibilité par rapport au projet d’agglomération dont il est sensé être le porteur responsable et fiable au niveau cantonal.

Si certains croient encore que tous les crapauds peuvent devenir des princes charmants, moi j’y crois plus du tout !

Voir la Tribune de Genève du 23 mars 2010

23.3.2010

Pas encore de commentaire.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.