A propos d’un jugement emprunt d’humanité sur l’euthanasie (Tribune de Genève du 7 décembre 2010)
L’attitude de mes parents face à la mort était on ne peut plus différente, mon père ne voulait pas en parler alors que ma mère avait réglé de son vivant jusqu’au faire part de son décès.
Leur heure venue, mon père ne voulait pas mourir, au contraire de ma mère qui ne supportait plus la décrépitude de son corps.
J’aurais tout fait pour que mon père puisse encore vivre car je l’aimais et le respectais profondément. Impuissants, les médecins ont soulagé ses douleurs des jours durant et il est mort dans mes bras.
La détermination inébranlable de ma mère heurtait le corps médical formé à sauver des vies et le dialogue fut très difficile. J’ai tout fait pour que sa volonté d’en finir soit respectée et je n’aurais pas hésité à administrer moi-même la piqûre létale à ma mère car je l’aimais et la respectais profondément.
Vivre la mort en direct de mes parents m’a appris mieux que toute dissertation, que ce qui compte par-dessus tout, c’est le respect du choix personnel, de vivre ou de mourir.
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