Cherpines, dire non pour que le gouvernement nous prenne en considération

Il y a 12 ans, j’approuvais dans le cadre de la commission d’aménagement du territoire, le plan directeur cantonal 2001 qui préconisait entre autres, le déclassement des Cherpines. A l’époque, on envisageait une croissance modérée et des déclassements ciblés pour y répondre.

Les dix années qui ont suivi l’adoption du plan directeur 2001 ont bouleversé toutes les prévisions. L’ouverture des frontières, l’attrait fiscal et l’effet « boule de neige » ont fait exploser le nombre de nouveaux venus. Dotés de moyens dépassant largement ceux des résidents, hedgefunds, traders en tous genre, multinationales, fondations, et bien d’autres entreprises plus discrètes mais non moins bien dotées, se sont précipités  à Genève et dans leur sillage, leurs employés venus d’ailleurs. Acculé par des prix prohibitifs, le genevois s’est retrouvé contraint à l’exil, expulsé par le congé-vente ou la vente contrainte.

Dire oui aujourd’hui au Cherpines, c’est accepter que cette situation discriminatoire perdure et empire. Car plus on construit, plus on attire du monde. La libre circulation nous asphyxie à coups de bouchons et nous expatrie à coups de béton. Exit le Genevois.

Les 3000 logements des Cherpines, ne suffiront même pas à couvrir les besoins des nouveaux arrivants annuels.  Déclassera-t-on 58 hectares annuellement ? Sous couvert de densification de tout ce qui est construit ou constructible, c’est exactement ce que prévoit de faire pour les 30 prochaines années le nouveau plan directeur cantonal. Mais au final, il y aura toujours un déficit de logement. Les flux migratoires se poursuivant de plus belle, il faudra encore déclasser pour le besoin des autres.

Alors que dire non aux Cherpines, c’est contraindre le gouvernement à mesurer l’ampleur du désarroi du genevois moyen, c’est le forcer à trouver des solutions privilégiant d’abord ceux qui durant des années ont construit Genève tout en contribuant à préserver la qualité de vie. Une qualité (de vie) qu’à force de vendre au plus offrant, le gouvernement actuel nous fera perdre à tout jamais.

Le 15 mai 2011, je dirai non aux Cherpines.

 

11 mai: Parce que la préservation des terres agricoles est vitale, mon collègue de l’UDC, Eric Leyvraz, votera lui aussi non au déclassement des Cherpines. Se nourrir ou se loger ? Croître ou périr  ? Telles sont les questions de base que ce déclassement devrait nous amener à débattre.

10.5.2011

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